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Hémophilie
sition vers l’âge adulte. A cette période
de la vie, des changements psycho-
logiques majeurs peuvent entraîner
un refus de cette maladie chronique
que constitue l’hémophilie et réduire
l’adhésion au traitement. Globale-
ment, des indicateurs cliniques tels
que le phénotype hémorragique, le
mode de vie du patient, ses activités
physiques doivent être pris en compte
lors de cette période de transition
afin de choisir la meilleure moda-
lité de traitement afin de préserver
l’état articulaire.
Il existe peu de données concer-
nant les bénéfices possibles de la
prophylaxie secondaire débutée plus
tardivement chez les adolescents et
les patients adultes qui souffrent déjà
d’une arthropathie établie (Tableau
2).
Il s’agit pour la plupart d’études
rétrospectives incluant de faibles effec-
tifs. Globalement, ces études font
état d’une diminution significative du
nombre d’accident hémorragique chez
les patients en prophylaxie secondaire
avec de grandes variabilités interindivi-
duelles en ce qui concerne la quantité
de facteur VIII consommée.
Une étude évaluant l’impact de la
prophylaxie secondaire a été récem-
ment menée en Italie. Elle incluait
84
patients hémophiles sévères suivis
durant 5 ans. Il a été démontré que
l’adoption du traitement prophylac-
tique à l’âge adulte réduit de façon
significative le nombre moyen d’ac-
cident hémorragique et le nombre
de jours d’absence
scolaire et profes-
sionnelle. Les autres bénéfices sont
multiples: amélioration de la satis-
faction des patients vis-à-vis de leur
traitement, impact sur la douleur et
la consommation d’antalgique. Il n’est
toutefois pas établi que la prophylaxie
secondaire ralentisse la progression de
l’arthropathie hémophilique chez les
patients présentant une arthropathie
établie. Les bénéfices attendus sont
bien plus limités que ceux de la prophy-
laxie primaire. Le tableau 3 résume les
principaux arguments en faveur de la
prophylaxie chez les patients hémo-
philes séniors.
Prof. Dr. Cédric Hermans UCLouvain