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Génétique, Porteuse, Parentalité
fécondés continuent à se développer
et au cinquième jour nous savons
quel embryon est adéquat pour une
implantation dans l’utérus. Nous ne
réimplantons aucun garçon chez qui
la mutation est présente. Nous discu-
tons également avec les parents s’ils
désirent ou non voir implanter une
fille porteuse de la mutation. Et alors
nous y allons. Il arrive que des parents
choisissent de ne pas implanter une
fille porteuse. Mais s’il s’avère que le
seul embryon disponible est féminin
et porteur de la mutation, alors il est
bien possible qu’ils changent d’avis et
demandent l’implantation. Cela ne se
produit peut-être pas lors du premier
traitement mais bien après quelques
tentatives infructueuses.
Une interruption de grossesse (avor-
tement) peut être difficile au niveau
psychologique. Il en est de même
lors de l’échec d’une IVF (féconda-
tion in vitro) avec PGD (diagnostic
préimplantatoire). Et cela se produit
régulièrement car seulement 20 à 30%
des implantations après fertilisation in
vitro avec diagnostic préimplantatoire
conduisent à une grossesse. L’âge de
la patiente joue un rôle déterminant.
Plus l’âge est élevé, moins les chances
sont grandes. Avant de commencer
ce traitement on prévient les parents
qu’ils doivent être prêts à subir le
traitement deux à trois fois pour
augmenter les chances de succès. Nous
avons aussi de nombreux couples qui
abandonnent le traitement parce que
cela ne réussit pas.
Ces femmes
doivent-elles
chaque fois subir
le traitement hormonal?
Non pas chaque fois. Lors des deux
premiers cycles, nous replaçons un
seul embryon lorsque la femme a
moins de 36 ans (conformément à
la loi pour éviter les jumeaux et les
triplés). Les embryons en surnombre
qui sont adéquats pour une implan-
tation sont congelés pour l’utilisation
lors d’un prochain cycle menstruel.
De fait le risque existe qu’un embryon
congelé offre moins de chances pour
une grossesse réussie. Si tous les
embryons congelés ont été réim-
plantés, alors il faut recommencer
un cycle complet. Conformément à
la loi, une femme peut entreprendre
six tentatives qui sont chaque fois
remboursées par la mutuelle. Moyen-
nant une franchise naturellement.
Mais le prix reste raisonnable pour
la patiente. Cependant le coût du
traitement est supérieur à ce que la
patiente paie. Nous négocions avec
l’administration pour un rembour-
sement plus adéquat du diagnostic
génétique
préimplantatoire.
A
défaut nous serons hélas obligés de
demander plus à la patiente.
Enfin dans le cas d’un désir d’en-
fant avec un risque génétique
il y a encore la possibilité d’un
don d’ovules, mais cette possi-
bilité reste plutôt théorique ou
exceptionnelle.