La réponse à cette question peut être influencée par des choix personnels, spirituels, des raisons éthiques, ...... ainsi que le désir d’enfants.
Ma femme et moi nous sommes aussi posé cette question car je suis un patient avec une hémophile A (<1% de coagulation). L'hémophilie, la thrombocytopénie, les inhibiteurs depuis ma tendre enfance (qui sont présents ou l’ont été chez mes frères,neveux et moi) ont eu des conséquences légères et plus sérieuses sur ma vie. Notre couple étant donc impacté, il était clair pour nous et depuis longtemps que nous ne voulions pas d'enfants.
Il existe aujourd’hui des facteurs de coagulation efficaces, qui permettent aux hémophiles de mener une vie normale. Mais je ne pouvais pas effacer de ma mémoire les douleurs et les souffrances de mon enfance ni celles de mes frères.
Cependant avec le temps nous nous sommes tout de même renseignés auprès de mon hématologue. C’est ainsi que nous avons contacté le spécialiste de la fertilisation et de la génétique à la clinique de Jette.Le traitement a été discuté et des instructions claires et précises nous ont été transmises. Le médecin nous a conseillé de commencer le traitement ICSI.
ICSI ou injection intracytoplasmique de spermatozoïde + diagnostic génétique pré-implantatoire: la fécondation a lieu en laboratoire plutôt que dans la trompe de Fallope pour l'ordre naturel des choses.
Le Diagnostic préimplantatoire (DPI) est une technique généralement utilisée en cas d'anomalies génétiques dans les ovocytes, des embryons avant ou après fécondation in vitro (FIV) ainsi que lors d’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) + sélection du sexe.
Avec l’ICSI, en laboratoire, le spermatozoïde est injecté dans l'œuf obtenu par stimulation hormonale.Après quelques examens préliminaires, nous étions fin prêts à nous lancer dans cette aventure.
Tout le cycle naturel et hormonal des ovaires a été arrêté. Cela a été réalisé au moyen de l'utilisation de la pilule contraceptive et avec des médicaments hormonaux sous forme de spray nasal. La stimulation réelle a été effectuée au moyen d’injections sous-cutanées d'hormones. Nous étions souvent suivis par le spécialiste pour des prises de sang et pour les échographies. Cela pouvait se faire dans un hôpital proche de chez nous et/ou chez le gynécologue personnel de mon épouse.
L’Ovum aspiration (Pick-up) était effectué dès le moment où il y avait suffisamment de follicules matures, à l'aide d’une injection sous-cutanée de hCG. Le sperme fixé quelques heures après la reprise de l'œuf est placé dans l'incubateur qui imite soigneusement les conditions naturelles dans la trompe de Fallope.
Un jour plus tard on vérifie, à l'aide du microscope, s’il y a eu fécondation. Si oui, alors au deuxième jour les ovules fécondés forment des embryons. • Ceux-ci sont contrôlés pour la qualité ainsi que la conformité et le sexe. Malheureusement nous avons subit à ce stade plusieurs échecs suite à une mauvaise fécondation entrainant une mauvaise qualité d’embryon. La présence d’autres anomalies génétiques furent aussi détectées.
Il se peut aussi que la fécondation ou la formation de l'embryon ait moins de succès entrainant une annulation du transfert des embryons.Le gynécologue nous explique dans ce cas ce qui a mal tourné.
Trois à cinq jours après la fécondation in vitro, un de ces embryons est placé dans l'utérus. A cette étape aussi nous avions parfois des soucis. Après une troisième tentative, le médecin a suggéré de placer deux embryons pour augmenter les chances de grossesse. Nous espérions qu’au moins un embryon s’implanterait.
Après deux semaines d’attente une analyse de sang fut faite.Ce fut un jour que nous n’oublierons jamais. Ma femme était enceinte !!
Huit semaines plus tard, une échographie était prévue et nous avons vu deux coeurs battrent de concert!
La grossesse s’est déroulée sans incident et, à 38 semaines, nous étions les heureux parents de deux fils en bonne santé Thibeau et Matheo!
De Smet Patrick