Herman De Smet

Herman est avec nous tous au bout de son chemin.

Ce chemin, qui a été parfois difficile, il l’a parcouru de manière courageuse, en donnant tout ce qu’il pouvait de sa personne généreuse, positive et très solidaire.

Durant ces 12 dernières années, nous avons apprécié l’action de Herman à l’Association des Hémophiles, au conseil d’administration. Avec Patrick Finders-Binje, il a proposé à l’Association une co-présidence, pour y développer une nouvelle énergie, une autre énergie.

Dans un contexte social changeant, où la communication avec les patients se transforme, dans un contexte médical qui évolue, avec de nouveaux traitements de la maladie, avec un monde médical et hospitalier restructuré, avec de nouvelles stratégies de l’industrie pharmaceutique, dans un contexte politique et institutionnel parfois difficile à comprendre. Herman et Patrick ont trouvé l’énergie, en plus de leur activité professionnelle prenante, pour suggérer la « mise à jour » de l’association.

La disparition tragique de Patrick Finders-Binje en 2020 nous a touchés au plus profond de nous-mêmes. Herman a repris le collier, accomplissant seul un travail qui était bien partagé avec Patrick.

Aujourd’hui, sans Herman, nous sommes désemparés. Le bel hommage que nous pouvons lui rendre est de ne pas laisser tomber.

Evoquons ici quelques faits et attitudes qui ont été remarquables sous la présidence d’Herman.

Le sens du service. Notre association a été orientée vers ses membres, sans gaspiller des forces en préoccupations secondaires. Que les préoccupations des membres soient personnelles ou plus collectives, la priorité a été de leur apporter une réponse valable.

La dimension internationale. Notre association ne s’est pas cantonnée dans ses frontières. Nous avons été actifs au niveau européen, et au niveau mondial, Herman encourageant notre présence dans ces instances internationales où nous avons été reconnus, en dépit de notre petite taille. Nous tentons aussi d’établir un courant de coopération avec des pays, comme la Côte d’Ivoire, où manquent les produits de traitement, les équipements, les encadrements médicaux et l’organisation.

La confiance entre nous. La répartition des tâches était bien organisée, dans un climat de confiance, chacune et chacun prenant en charge ce qu’il était en mesure d’accomplir.

Le respect de chaque personne. Nos membres hémophiles d’abord, nos bénévoles, nos interlocuteurs, … tout le monde a eu droit au respect, à l’écoute attentive et à la recherche de solutions.

Le désintéressement. Herman n’a jamais compté son temps consacré à l’Association des Hémophiles. Combien de courriers venant d’Herman ont-ils été rédigés au milieu ou au bout de la nuit ? A combien de réunions a-t-il participé en étant obligé de les combiner avec son activité professionnelle ? Combien de soirées a-t-il consacrées à l’association ?

Et puis, une formidable capacité de détachement, ou plutôt d’abnégation. Être souriant en ayant mal, être constructif en manquant de force, comprendre la faiblesse des uns et des autres, telles étaient les « marques » de Herman. Impressionnant.

Nous sommes désormais orphelins d’une belle personne, exemplaire.

Nous nous plaçons à côté de ses proches, de Christine et de Patrick, des amis que nous connaissons bien, à côté de ses proches que nous connaissons peu.

Nous gardons précieusement la trace laissée par Herman. Nous poursuivrons, c’est ce qu’il a mérité, et qu’il mérite.

Au revoir Président, salut l’ami.

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