D’après les chercheurs, les patients hémophiles vieillissants représentent un nouveau défi pour les médecins

Il y a quelques décennies seulement, la plupart des hémophiles mouraient jeunes.

Les progrès de la médecine leur permettent aujourd’hui de vivre à peu près aussi longtemps que la population générale. Pour la première fois, donc, les médecins sont appelés à soigner des hémophiles vieillissants.

L’un des principaux problèmes est qu’à l’époque qui a précédé l’apparition des nouveaux traitements, les organes des patients ont été endommagés pour des raisons liées à leur hémophilie ainsi que pour d’autres raisons, ce qui pose des problèmes aux médecins qui les traitent aujourd’hui.

Des chercheurs ont étudié la question et ont conclu qu’une approche intégrée et multidimensionnelle constitue la meilleure solution.

2017SeniorsLeur article, « Progress in the contemporary management of hemophilia: The new issue of patient aging »,  (« Progrès dans la gestion actuelle de l’hémophilie : le vieillissement des patients, un nouveau défi ») a été publié dans le European Journal of Internal Medicine.

Avant les avancées dans le traitement de l’hémophilie qui ont été enregistrées voici quatre ou cinq décennies, l’ espérance de vie était de 20 à 30 ans. « La plupart d’entre eux, écrivent les chercheurs, mouraient jeunes suite à des épisodes hémorragiques mortels. Aujourd’hui, le tableau clinique s’est considérablement amélioré. »

Au fur et à mesure que les hémophiles vieillissent, ils développent aussi des pathologies liées à l’âge.

Mais les hémophiles âgés « souffrent de comorbidités [autres maladies] qui se sont développées à l’époque où leurs traitements étaient peu disponibles et même dangereux. »

Cela signifie que certains problèmes liés à l’âge ont tendance à se manifester plus tôt qu’au sein de la population générale.

Ils comprennent notamment :
•    des problèmes musculosquelettiques – perte des fonctions articulaires et musculaires et douleurs chroniques qui peuvent entraver leurs activités quotidiennes et diminuer leur qualité de vie.
•    des maladies cardio-vasculaires – parmi les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés chez les hémophiles, on trouve l’hypertension et le surpoids.
•    des infections virales telles que le VIH et l’hépatite nécessitant un traitement avec des antiviraux, qui peuvent endommager les reins et le foie.
•    des insuffisances rénales chroniques, qui entraînent l’hypertension. En raison du défaut de coagulation du sang, ces insuffisances peuvent augmenter le risque d’hémorragie cérébrale.
•    la douleur chronique – cette pathologie nécessite aussi des traitements qui peuvent avoir des effets négatifs sur les patients hémophiles.
•    le cancer – la chimiothérapie peut entraîner la disparition des globules blancs, ce qui augmente la tendance au saignement.
Ces six pathologies liées à l’âge nécessitent des thérapies qui affectent la tendance au saignement des patients ainsi que leurs traitements antihémophiles. La tâche des médecins s’en trouve compliquée.
« Les problèmes liés à la prise de médicaments multiples ont tendance à se manifester particulièrement chez les patients hémophiles plus âgés, dont certains organes indispensables à la métabolisation et à l’excrétion des médicaments, par exemple les reins et le foie, ont été endommagés », expliquent les chercheurs.
« Dans ce contexte, notre nouveau défi consiste à mettre en œuvre une approche complète, dont l’objectif est de soigner de manière optimale les hémophiles vieillissants, qui subissent les conséquences à long terme d’un trouble hémorragique qui vient s’ajouter aux problèmes que connaissent généralement les personnes âgées ».
Selon les chercheurs, pour gérer les pathologies des patients âgés, il convient de « procéder à une évaluation complète des fonctions, de l’humeur, des capacités cognitives et des thérapies ». Ce qui nécessite une collaboration entre différents spécialistes – internistes, gérontologues et pharmacologues cliniques.
Info : Hemophilia News Today